De château en fort

Comme prévu, nous avons passé notre dimanche au fort de Charlemont, à Givet, pour ce qui sera peut-être la dernière ou l'avant-dernière journée portes ouvertes du centre d'entraînement commando avant sa fermeture décidée par Sarkozy.

En attendant, c'est du côté de Montcornet en Ardennes que nous avons passé l'après-midi et la soirée du samedi.

Montcornet est en effet le siège d'un château féodal construit au 10ème siècle sur un éperon rocheux, rebâti au XVème siècle par Antoine de Croy, premier chambellan du duc de Bourgogne, puis démantelé par son propriétaire désargenté en 1760. Depuis, une association tente de le restaurer patiemment, y a installé un musée dans son souterrain rassemblant les objets retrouvés lors de son déblaiement, le fait visiter l'été et y organise régulièrement quelques manifestations.

Parmi ces manifestations, le feu de la Saint-Jean organisé cette année avec un faste tout particulier pour son 20ème anniversaire, était programmé en soirée, samedi.

Nous sommes venus repérer les lieux dès l'après-midi, pour une promenade autour de ce village, situé à quelques kilomètres de Charleville-Mézières, à l'orée de la forêt du massif de l'Ardenne, puis nous somme revenus passer la soirée pour assister au spectacle proposé.

Au menu, la fabuleuse meute revinoise, dont nous suivons toutes les apparitions, s'est produite avec ses sorcières, ses personnages perchés et sa faune de loups, d'ours et d'oiseaux inquiétants sortis tout droit de la forêt. Thibaut a été terrorisé par les loups et les ours et en a fait plein de cauchemars la nuit suivante. Benjamin et Vincent se sont beaucoup amusés, même s'ils n'étaient pas toujours rassurés.

Après ce spectacle déambulatoire, les chevaliers de la compagnie de la Hache nous ont présenté des combats contre des dragons cracheurs de feu et des jonglages avec des bâtons enflammés avant l'intermède musical proposé par un groupe de musique traditionnelle de Charleville, qui a proposé à l'assistance des danses endiablées, comme la branle du sabot, pour la faire patienter.

Les chevaliers de la Hache sont ensuite revenus jongler avec leurs bâtons enflammés et cracher du feu autour d'un grand bûcher. Ce qui devait arriver arriva, à force de jouer avec le feu, ils ont réussi à transformer le bûcher en un grand et beau brasier qui a fortement réchauffé l'atmosphère.

Le spectacle s'est terminé par un feu d'artifices tiré du château, à plus d'1 heure du matin.

Après une courte nuit, surtout pour Catherine qui a été réveillée à plusieurs reprises par Thibaut, nous avons pris le chemin du fort de Givet pour découvrir ses installations et profiter des activités proposées par les stagiaires commando, transformés pour l'occasion de cette journée portes ouvertes en GO ou en nounous, tout heureux de bénéficier d'une journée de repos au milieu de leur période d'entraînement intensif.

Au programme : parcours en 4x4, paintball pour petits et grands, parcours de mini commando pour les plus petits, parcours accrobatiques dans un village d'entraînement pour la guérilla urbaine, parcours d'orientation sans lumière et découverte des appareils de vision nocturne dans les souterrains du fort. Par contre nous avons manqué le saut de l'ange et la grande tyrolienne, faute de temps.

Les enfants se sont beaucoup amusés. Vincent est sorti une première fois du souterrain dans le noir sur les épaules d'un militaire en criant qu'il avait "trop les pétoches". Mais il y est retourné avec un groupe de plus grands et a bien aimé. Thibaut a bien fait rire les militaires qui l'ont encadré lors de son parcours mini-commando et n'a pas manqué de leur parler abondemment. Il a ainsi traversé son premier pont de singe et s'est élancé sur sa première tyrolienne sans beaucoup d'appréhension. Nous aurions bien laissé les enfants encore quelques jours dans cette colonie de vacances, mais elle n'est ouverte qu'un jour par an !

La journée était très bien organisée et les militaires, pour la plupart issus d'un régiment de Brive en stage dans nos belles Ardennes, ont été très sympas avec les enfants comme avec les parents. Ici au moins, ils n'ont pas tiré sur la foule à balles réelles et c'est plutôt le public qui était invité à tirer avec un fusil "paintball" sur les soldats.

Le fort en lui-même est une installation très impressionnante, avec une grande superficie et une multitude de souterrains, de puits, de douves et de murs à escalader ou à sauter, qui en font un terrain d'entraînement idéal pour nos soldats, sans compter la Meuse à proximité, dont les stagiaires ne manqueraient sous aucun prétexte la traversée à la nage, tôt le matin, à la fraîche.

En espérant qu'il y aura une autre journée portes ouvertes l'an prochain et un avenir pour cette installation remarquable, je vous dis à bientôt.